De la vraie info ou juste le goût de l’info ?

Depuis le Festival de l'info locale 2025. Les créateurs de contenus locaux deviennent omniprésents sur les réseaux, draînant chaque jour une communauté qui ne cesse de croître. Mais est-ce de l'info locale , et leur support peut-il être qualifié de média, au sens journalistique du terme ?

De la vraie info ou juste le goût de l’info ?

Depuis le Festival de l'info locale 2025. Les créateurs de contenus locaux deviennent omniprésents sur les réseaux, draînant chaque jour une communauté qui ne cesse de croître. Mais est-ce de l'info locale , et leur support peut-il être qualifié de média, au sens journalistique du terme ?

Autrefois, les journaux et médias de proximité étaient les influenceurs de la vie locale. Ils ont aujourd’hui été dépassés par ceux qui officient sur les réseaux sociaux . Les deux, malgré des méthodes de travail assez différentes, peuvent-ils travailler ensemble ? Quelques pistes de réponse évoquées lors d’un débat du Festival de l’info locale..

Quel contenu proposé ? 
• « On fait de l’information ultralocale« , revendique Servanne Bigot, animatrice des Culs salés de Guérande. « On apporte aux gens les informations qu’ils ne trouvent pas sur internet : les choses positives, la vraie vie des gens à l’instant T sur la presqu’île. On échange des bons plans, on réfléchit à ce que l’on peut faire pour sa ville, on créé une communauté, qui compte aujourd’hui 32000 personnes, en les choisissant : on ne prend qu’un quart des demandes, pour bien vérifier que ce sont des personnes qui sont du coin ou qui ont des affinités avec notre groupe.« 
• « On m’appelle l’influenceur météo, principalement en région PACA, car j’explique de manière pédagogique les phénomènes climatiques« , note Paul Marquis, fondateur de E-Meteo Services, qui compte une communauté d’environ 200000 personnes. 
• « J’ai voulu monter un média en 2018 pour expliquer aux gens ce qu’il y a à faire autour de chez eux« , raconte Sylvain le Nourdonnec, créateur de contenu « Ma vie en Loire-Atlantique », « en illustrant par exemple par des balades que j’ai pu réaliser moi-même. Je parle toujours à la première personne, en évitant les sujets polémiques, car je n’ai pas un compte sur lequel j’ai envie que les gens viennent débattre de manière violente. »
 
Sur "Ma vie en Loire-Atlantique", Sylvain le Bourdonnec décline les activités au fil des saisons (ci-dessous)

Des collaborations avec des médias ?

• Paul Marquis : « Je collabore fréquemment avec des journaux ou autres médias, de manière bénévole ou non, pour apporter une caution scientifique, des données exactes, sans exagérer pour rechercher le clic.« 

• Servanne Bigot : « notre site est très pratique pour les correspondants de presse qui peuvent s’informer avec les infos et brèves de la presqu’île en direct. Le sourcing se fait chez nous. Par contre, on renvoie vers le journal ceux qui veulent émettre des opinions politiques, des sujets trop polémiques. Les journalistes font leur travail, vérifient, recoupent, et nous, nous reposons sur ce travail en publiant ensuite leurs articles. « 

• Sylvain Le Bourdonnec : « en ce qui me concerne, ma collaboration s’articule par des interventions sur des télés ou des radios locales, pour expliquer mes randonnées ou découvertes. Je reste un bloggeur, alors que ce n’est plus à la mode. Je suis plutôt pro média traditionnels, car ce sont des entreprises et elles vont durer. Moi, le jour où j’arrêterai, le blog disparaîtra avec moi. »

La page facebook des Culs salés de Guérande.

Les trois médias utilisent Facebook, pourquoi ?

• Sylvain le Bourdonnec : « J’ai débuté à 200/500 abonnés, et, en 2022, l’algorithme m’a aidé, grâce aux belles photos. Aujourd’hui, j’ai plus de 22000 abonnés, et c’est la plateforme la plus simple d’accès pour le grand public. C’est encore là où les gens sont le plus authentiques.« 

Servanne Bigot : « Facebook a beaucoup changé, son algorithme aussi, et son outil de modération encore plus, car il est géré par l’IA, ce qui ne nous convient pas… Dans notre équipe de modération, nous avons une maman solo d’une quarantaine d’années, une personne de chez AIrbus, une autre en situation de handicap, mais aussi un paludier… On fait beaucoup d’inclusion, on n’a personne de lisse, juste des gens atypiques ! »

• Paul Marquis : « Facebook vieillit beaucoup, mais  par contre, cela génère beaucoup d’audience, j’ai eu 18 millions de visiteurs le dernier mois, ce qui prouve que cela reste indispensable. Mais aujourd’hui, il faut être partout pour toucher tout le monde.« 

Laurent Brunel

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