Crise sanitaire : la PHR tient bon face à la pandémie

Vincent David est le président du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR). Alors que la PHR traverse depuis plus d’un an la crise du coronavirus, il revient sur l’adaptation de cette dernière et sur les conséquences de cette période inédite.

Crise sanitaire : la PHR tient bon face à la pandémie

Vincent David est le président du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR). Alors que la PHR traverse depuis plus d’un an la crise du coronavirus, il revient sur l’adaptation de cette dernière et sur les conséquences de cette période inédite.

Après une année à devoir vivre au rythme de l’évolution de la crise sanitaire, la PHR a alterné entre crainte et adaptation. Vincent David analyse cette période qui a modifié le paysage médiatique.

Cela fait désormais un an que la crise sanitaire fait partie de notre quotidien. Comment se porte la PHR ? 

D’une manière générale, nous avons subi les mêmes effets que nos collègues de la PQR et de la PQN : on se retrouve avec des chiffres de diffusion qui ne sont pas catastrophiques. Même si l’on a souffert de la fermeture de quelques points de vente dans certaines zones et des problèmes de livraisons avec La Poste, dans l’ensemble, nos diffusions ont plutôt bien résisté. L’ACPM ( l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias) dénote une petite érosion dans les ventes et les abonnements, mais elle n’est pas nouvelle et n’a pas été spectaculaire cette année. Avec du recul, on a bien tenu et je dirai que le bilan reste positif. 

Comment expliquez-vous cette stabilité ? 

Cela s’explique par une volonté des citoyens, durant la crise sanitaire, de s’informer, notamment en dehors des réseaux sociaux. On a donc eu des pointes de ventes durant cette année où les lecteurs nous ont fait confiance. Certains journaux ont même vu leurs ventes augmenter.  Puis nos équipes, les journalistes, ont fait du très bon boulot toute cette année. J’ai pu observer dans mes journaux et chez mes confrères, une mobilisation générale dans des conditions très difficiles.

« Nos équipes, les journalistes, ont fait du très bon boulot toute cette année. » 

Avec le télétravail, il y a eu une absence du travail en collaboration, mais nos journaux ont été très bons. On s’est démarqué dans notre suivi de la pandémie en se démarquant de la presse quotidienne. En faisant beaucoup de reportages au plus près de la population. Les gens l’ont remarqué et se sont reportés sur nos journaux.

Concernant le télétravail, les rédactions ont dû adapter leur manière de fonctionner, pensez-vous que ces pratiques sont amenées à disparaître avec le retour à la vie normale ?

 Je pense qu’on ne va pas pouvoir tourner la page du télétravail d’un coup. Au début, sa mise en place s’est faite naturellement pour répondre à une situation de crise. Mais aujourd’hui, on s’aperçoit que cela fonctionne et que beaucoup de journalistes affectionnent cette manière de travailler. Avec un ordinateur et un téléphone on peut travailler n’importe où, comme si l’on était en équipe. Cependant, je pense qu’il est important de trouver un certain équilibre avec le travail en rédaction. Il existe un manque chez de nombreux journalistes, des moments de partage, se retrouver le matin, d’échanger de manière spontanée. L’émulation qui existe en présentiel doit être conservée. 

L’an passé, vous avez annoncé miser sur la reprise économique et le retour de la publicité pour relancer le secteur. Cette reprise a-t-elle eu lieu ? 

De mars à juin 2020, ça a été une véritable descente aux enfers. La vente d’espaces publicitaires a chuté très fortement. Mais contrairement à ce que l’on craignait, le second semestre de 2020 a été plutôt bon. Cela ne veut pas dire que nous avons retrouvé le niveau d’avant Covid, d’une manière globale l’année s’est conclue avec une baisse des recettes. On ne peut donc pas réellement parler de reprise économique mais le plus dur est passé et nous avons réussi à nous stabiliser en réduisant nos dépenses.

On a pu observer une diversification des médias de diffusion dans le paysage médiatique pendant cette période. Où en est la PHR ? 

Aujourd’hui on en est aux balbutiements. On se lance doucement mais actuellement ce n’est pas une priorité. Nous sommes nombreux à penser que nos journaux papiers ne sont pas forcément morts et que la bataille que doit mener la PHR est la bataille de la qualité. Nos journaux doivent apporter une plus-value par rapport à la surinformation que nous connaissons actuellement. Nous survivrons si nous maintenons de la qualité dans le travail journalistique. Le combat est plus là que dans les outils de diffusions. 

Alexandre Penard

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