Ce qui fait une bonne une : l’analyse du jury d’étudiants de l’ESJ Lille

Cinq étudiants de la 30ᵉ promotion de la filière Presse de proximité de l’ESJ de Lille ont observé, étudié et analysé des unes, publiées par l’Alliance de la presse. Ils ont ainsi pu repérer les détails qui font une bonne une, et ceux qui desservent sa lecture.

Ce qui fait une bonne une : l’analyse du jury d’étudiants de l’ESJ Lille

Cinq étudiants de la 30ᵉ promotion de la filière Presse de proximité de l’ESJ de Lille ont observé, étudié et analysé des unes, publiées par l’Alliance de la presse. Ils ont ainsi pu repérer les détails qui font une bonne une, et ceux qui desservent sa lecture.

Place donnée à la photo, titre, typographie, nombre d’entrées, couleurs… Bleuenn Simon, Soline Hariz et Cécile Marchant, trois membres du jury d’étudiants ont scruté chaque détail de 630 unes, pendant trois semaines. Elles ont ainsi pu repérer les détails qui embellissent, qui rendent l’information lisible ou qui attirent l’œil du lecteur… A contrario, ils ont pu noter les éléments qui encombrent la première page d’un journal.

Recette pour une une réussie

D’abord, la photo. Elle joue un rôle essentiel pour « interpeller » et « accrocher » le lecteur, d’après Cécile. « Idéalement, la photo occupe plus de la moitié de la page », précise Bleuenn. Encore mieux si la photo « prend toute la largeur centrale » ajoute Soline. Les trois étudiantes font un parallèle avec les unes de la presse magazine qui ont tendance «  à mettre en valeur l’image, souvent colorée et vivante » et qui laissent peu de place au texte. 

Le nombre d’entrées est aussi important pour capter l’attention du lecteur. Les membres du jury ont remarqué qu’une une comprenant beaucoup de petits paragraphes est plus difficile à lire. « On comprend moins bien la hiérarchie des informations », explique Cécile. L’idéal : un titre principal avec deux ou trois entrées supplémentaires maximum. Limiter la place accordée au texte permet aussi d’aérer la page, de la rendre dynamique. Autre bon point si le titre est visible lorsque le journal est vendu plié dans les kiosques. 

Quant à la police de caractère, les apprenties journalistes ont une préférence pour la modernité et la sobriété. Soline a notamment apprécié « des caractères épais, parfois colorés et qui contrastent avec la photo ».

Parmi les bons élèves, elles ont distingué Le Courrier Cauchois. « On trouve souvent un portrait en une. Le logo est moderne. La page respire. » Les étudiantes ont aussi apprécié les unes de La Semaine de Nancy, La Semaine de Metz, La Gazette de Thiers, La Tribune de Lyon, Les Affiches de Grenoble ou encore l’Essor Savoyard.

Les ingrédients à éviter

Le jury a aussi repéré les éléments qui font une une moins attractive. « Il existe encore quelques titres en noir et blanc. Ça marche un peu moins bien parce qu’on n’a plus l’habitude d’en voir », explique Cécile. Exception faite pour Le Démocrate de l’Aisne, dernier journal imprimé au plomb en Europe. Certaines unes sont semblables à une page du journal. C’est le cas notamment de L’Affranchi. « Il y a beaucoup d’entrées. La police, la taille et la couleur du texte varient selon les entrées. On ne comprend pas vraiment la hiérarchie des informations. » Autres exemples : La Croix du Midi et L’Echo du Tarn. « Il n’y a pas de une. Les articles sont visibles dès la première page du journal », s’étonne Cécile. 

Trop de publicité peut desservir la lecture de la première de couverture. « On est conscients que chaque titre a ses contraintes », pose Cécile. « La publicité est nécessaire », ajoute Soline. Mais les titres doivent trouver « un équilibre » pour ne pas « confondre la publicité avec les entrées », résume Bleuenn. 

Lucie Sellier

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