Aides à la presse : de nouvelles conditions pour les journaux

Alors que certaines rédactions se vident de leurs journalistes, Laurence Franceschini, la présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) préconise de lier les aides publiques à la présence des journalistes.

Aides à la presse : de nouvelles conditions pour les journaux

Alors que certaines rédactions se vident de leurs journalistes, Laurence Franceschini, la présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) préconise de lier les aides publiques à la présence des journalistes.

Le 24 décembre 2020, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, a confié à Laurence Franceschini, conseillère d’État, une mission de réflexion sur les conditions d’accès aux aides à la presse et notamment celles relatives à la composition des rédactions. 

Elle est jugée indispensable pour répondre à l’évolution du modèle économique de certains titres qui délaissent les équipes rédactionnelles. Ils ne les jugent plus nécessaires au bon fonctionnement des journaux ou de leurs sites respectifs. 

Dans un communiqué de presse, le ministère de la Culture souligne que « les journalistes sont les garants des principes essentiels pour éclairer le jugement du citoyen » et précise que la modification des textes permettra de « conforter la légitimité de ces derniers dans leur rôle, essentiel dans toute démocratie ».

Science et Vie comme déclencheur

Une volonté accélérée par les récents événements survenus avec la rédaction de Science et Vie où la majorité des journalistes a quitté le magazine lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils ne pourraient plus garantir la qualité éditoriale du titre et du site Internet.

En effet, au-delà du manque d’effectif, les journalistes du titre déploraient la gestion du site web par des “chargés de contenus” non journalistes.

Avec la modification des conditions d’aides à la presse, les rédactions favorisant la création de leurs contenus en ligne par des personnes non journalistes se verraient retirer les aides publiques. Le nouveau texte précisant que la presse en ligne devra impliquer la présence au sein de l’équipe rédactionnelle d’au moins un journaliste professionnel.

Quelles conséquences pour la PHR ?

Les titres de PHR sont-ils les grands perdants de ces réformes ? Une question qui se pose légitimement quand on sait que certaines rédactions n’ont qu’un seul journaliste dans certaines zones. 

En effet, une des options envisagées dans la modification du texte prévoit de déterminer la part minimale de la masse salariale des journalistes et des autres frais éditoriaux par rapport aux coûts globaux de l’entreprise éditrice.

Il est cependant précisé que la PHR pourrait faire figure d’exception avec la mise en place d’un comité éditorial. Ce dernier serait chargé de veiller au respect des critères de traitement journalistique dans la recherche, la collecte, la vérification et la mise en forme de l’information. 

Une possibilité qui n’inquiète pas Vincent David, le président du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR) et vice-président de l’Alliance de la presse d’information générale. « Nous privilégions en très grande majorité des journalistes professionnels dans nos rédactions et nous ne devrions pas être gênés par ces réformes. Je sais que les pouvoirs publics vont faire attention à ce que nos petites entreprises de presse ne soient pas maltraitées par ces textes. »

Alexandre Penard

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