La langue bretonne à l’honneur sur les ondes de Radio Kreiz Breizh

Radio Kreiz Breizh (RKB), ou en français, Radio Centre-Bretagne, diffuse des émissions bilingues, mêlant langue régionale et français. Depuis 1983, les journalistes bretonnants de cette radio locale font vivre une langue et une culture bien ancrée dans la région de l'ouest, à travers les ondes, sans céder au monolinguisme national.

La langue bretonne à l’honneur sur les ondes de Radio Kreiz Breizh

Radio Kreiz Breizh (RKB), ou en français, Radio Centre-Bretagne, diffuse des émissions bilingues, mêlant langue régionale et français. Depuis 1983, les journalistes bretonnants de cette radio locale font vivre une langue et une culture bien ancrée dans la région de l'ouest, à travers les ondes, sans céder au monolinguisme national.
Radio Kreiz Breizh

Le but est de montrer que l’on peut parler de tout en breton. » Radio Kreiz Breizh (RKB) est une radio locale, qui tend à faire découvrir la réalité du Centre-Bretagne et du Trégor. Alors que les langues régionales se perdent avec le temps, la station réunit ses auditeurs autour de la culture bretonne. Pour Alan Kloareg , président de la RKB et vice-président du réseau Radio Breizh, leur volonté est de « proposer une radio généraliste multilingue et de qualité« .

Anciennement basée dans la petite commune de Saint-Nicodème, (Sant-Nigouden en breton), la radio s’est installée, depuis février 2021, à Rostrenen, dans la Communauté de communes du Kreiz Breizh (Côtes-d’Armor). Implantée sur un territoire avec une identité culturelle forte, RKB s’adresse au plus grand nombre et prouve que le breton n’est pas en voie d’extinction. Cette langue, plus vivante que jamais, fédère, et RKB l’a bien compris !

Une langue qui resiste

Loin de dire Kenavo (au revoir), cette culture orale fait de la résistance : “Je ne pense pas que la langue bretonne soit vouée à disparaître. Mais il y a de l’inquiétude par rapport à l’actualité politique, notamment au niveau de l’éducation nationale et des débats autour de l’apprentissage immersif entre autres. C’est une chance pour le territoire d’être bilingue / trilingue.”

Si la radio existe depuis 1983, le président explique que l’aventure a commencé quelques années auparavant. “À partir de 1978, une gazette parlée est apparue : Kazetenn Ar Vro Plin. Il s’agissait d’enregistrements et de collectage sur cassettes qui étaient envoyées chaque mois dans les foyers abonnés, autour de la commune de Saint-Nicodème.”

Une radio libre et ouverte sur le monde

Avec des émissions culturelles, musicales, ou encore économiques, la radio locale couvre tout type de sujets. Loin d’être autocentrée, cette chaine de radio s’ouvre sur le monde et quitte ses frontière. Par exemple, dans l’emission Le son du monde, Gwendal Le Coz propose, une fois par mois, un tour d’horizon des musiques de Bretagne et d’ailleurs. « Il y a pas mal d’Anglais sur le territoire, Radio Breizh essaie d’intégrer un peu de Gallo avec Plum’ FM (radio basée dans le Morbihan). »

Financée par des subventions de différents partenaires locaux et du territoire, RKB fait partie du réseau associatif Radio Breizh, qui couvre la Bretagne et ses différents pays  via ses radios : Arvorig FM, Radio Kerne (en Cornouaille), Radio Bro Gwened,  Radio Naoned, Radio Kreiz Breizh, Plum’ FM. Aussi, chacune de ses Antennes fait dans la locale.  » Le fait de ne pas dépendre de la publicité ou d’un propriétaire nous rend plus libres, la radio appartient aux membres de l’association et aux auditeurs« , indique le vice-président de Radio Breizh.

Un lien particulier avec le public

Alan Kloareg a le sentiment que l’investissement des auditeurs est plus fort : “C’est leur radio, pour certains la langue bretonne manque de représentation. Il existe des médias qui  utilisent le breton tels que France Bleu Breizh Izel ou encore France 3 Bretagne, mais la langue est souvent uniformisée pour qu’elle soit comprise par tous. A l’inverse, ça s’entend que la RKB est un média local, plus proche des gens.”

Toujours sur ce sentiment de proximité, le président de RKB affirme qu’utiliser la langue locale est un moyen de mettre son interlocuteur en confiance : “J’ai l’impression que les gens sont moins méfiants envers les journalistes bretons que français. C’est un rapport différent. Lors des interviews, il se crée un lien de confiance lorsque le journaliste parle breton. Interviewer en breton ou en français, ça change tout : on ne dit pas les choses de la même façon, c’est plus informel.”

Mélanie Sparfel

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