Publicité : dégringolade pour la presse
Le ressenti et les mauvais retour des commerciaux ont été validés ce mercredi 10 septembre, lors de la publication du Bump (Baromètre unifié du marché publicitaire) par France Pub, l’Irep et Kantar. Avec un sentiment contrasté : jamais la publicité ne s’est portée aussi bien, les recettes nettes de l’ensemble de médias online et offline s’élèvant à 9,166 milliards d’euros au premier semestre de l’année en France, (+4,3% vs S1 2024). Mais jamais les médias traditionnels n’ont autant souffert. La presse et la TV accusent des pertes importantes avec -7,7% et -4,7%. La PQR perd 4,9% de ses revenus publicitaires par rapport au premier semestre 2024. Et la PHR 6,5 %.

Le Télégramme met un pied dans le monde de l’influence
Les liens se resserrent entre le monde de la presse locale et celui de l’influence numérique. Nouvel exemple avec le Télégramme qui a annoncé le 8 septembre avoir investi dans l’agence Loopin, spécialisée « dans l’accompagnement de créateurs de contenus à visée éducative« . L’agence, qui compte onze salariés, travaille déjà pour nombre de grandes marques ou établissement, tels Adobe, le Musée d’Orsay ou Orange. Ronan Leclerq, le directeur général de la branche médias du télégramme, avait déclaré en mars dernier à la Correspondance de la presse que « si nous voulons être un média complet avec une capacité à raconter les choses de façon variée, nous avons besoin d’avoir des producteurs de contenus. Ils ne sont pas forcément journalistes, mais ils ont des savoir-faire et des compétences à faire valoir.«
« Cette démarche s’inscrit pleinement dans notre stratégie de développement autour de la vidéo et de l’influence« , a-t-il complété au moment de l’acquisition, le but de l’opération étant en effet de largement développer le pôle vidéo de la marque bretonne.
La Bretagne, labo de la démocratie pour la presse locale
Les médias locaux bretons veulent sensibiliser les habitants sur l’importance de leur présence, dans leur rôle d’acteurs de la démocratie. Pour en parler, rendez-vous le vendredi 3 octobre dans l’hémicycle de la région Bretagne, à Rennes, pour un colloque.
Cet après-midi intitulée « médias de proximité et démocratie : la Bretagne, un laboratoire pour l’info de demain ». Après un tour d’horizon des médias bretons, place à trois tables rondes portant sur les relations de confiance entre citoyens et médias locaux ou les modèles économiques pour maintenir ces médias dans les territoires.
Le Parisien dans l’escarcelle de Bolloré ?
Semaines tendues au sein de la rédaction du Parisien. Des rumeurs de vente du quotidien, de Bernard Arnault à Vincent Bolloré, sont arrivé aux oreilles des journalistes, entraînant le 9 septembre l’écriture d’un courrier de la société des journalistes au propriétaire, ainsi que la tenue d’une assemblée générale, à l’initiative des syndicats.
Les précédents rachats de médias par le milliardaire breton ont rarement été un long fleuve tranquille. ITélé (devenu Cnews) a vécu des semaines de grèves avant de rendre les armes, puis s’est transformé en puissante chaîne d’information et d’opinion. Idem pour Europe 1 ou encore le Journal du Dimanche.
Le quotidien parisien souffre économiquement, et son propriétaire doit chaque année essuyer ces pertes. Ce qui est loin de ravir deux des fils de Bernard Arnault qui, selon La Lettre du 11 septembre, meneraient campagne pour céder le titre déficitaire. De quoi attirer les convoitises de Vincent Bolloré, à qui il manque un quotidien national connu et populaire pour complèter son dispositif médiatique.
Face à la mobilisation des salariés, mais aussi aux mises en garde de ses autres fils (selon La Lettre), le média en ligne Les Jours du 16 septembre informe que Bernard Arnault se serait ravisé. « Mais jusqu’à quand ? » se demandent nombre de salariés…
Le groupe EBRA réunit ses régies
Après EBRA Events, la structure rassemblant toutes les activités de diversification et d’événementiel, le groupe de presse, propriété du Crédit Mutuel, a annoncé le 8 septembre, lancer EBRA Médias, la nouvelle régie publicitaire, qui est en fait la fusion des quatre qui existent en son sein (ERV en Lorraine-Franche-Comté, ADN en Alsace, BJP en Bourgogne-Lyonnais et DL sur le secteur du Dauphiné libéré).
Cette nouvelle structure, forte de 150 commerciaux et présidée par Anthony Choumert (jusqu’alors directeur d’EBRA Events), aura logiquement une force d’impact beaucoup plus importante au moment de vendre les espaces, notamment aux clients nationaux. La campagne de communication lancée pour l’occasion, rappelle aux annonceurs potentiels qu’ils n’imaginent « pas toute la puissance de la publicité en régions« .
Une unité « distribution de la presse » à l’Arcep
Les rapports sont souvent conflictuels entre la Poste et les médias (notamment locaux), au sujet de la diffusion des périodiques. L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) a annoncé le 11 septembre avoir mis en place, dans la direction « Internet, Données, Presse, Postes et Utilisateurs », un nouvelle structure, consacrée aux «marchés postaux et de la distribution de la presse». Un dispositif pour perfectionner «la coordination des équipes et simplifier les échanges entre l’ARCEP et les parties prenantes», selon l’Autorité. La Poste joue en effet un rôle crucial dans la diffusion des titres, notamment là où le portage ne peut être mis en place.
Le Dauphiné fête ses 80 ans
Tout comme de nombreux titres cette année, le Dauphiné libéré fête ses 80 ans d’existence cette année. Le quotidien du groupe EBRA multiplie les initiatives pour cette occasion, notamment sur le plan éditorial.
Ainsi, le 7 septembre, une édition collector de 64 pages avec 16 pages spéciales mêlant mémoire et projection, avec des récits locaux sur 80 ans d’évolution, a été diffusée. Des portraits de personnalités marquantes de ces 80 ans seront également publiés au fil des semaines. Tout comme la série «Cher Dauphiné Libéré, je voulais te dire…», une correspondance collective des lecteurs. Une collection de quatre hors-séries historiques, sera proposée de septembre à décembre, retraçant huit décennies d’actualités régionales et nationales. Enfin, des hors-séries sur la gastronomie locale ou les prochains JO complèteront cette offre.
Plus symboliquement, le titre délocalise sa rédaction sur trois sites symboliques de sa zone de diffusion : l’aven d’Orgnac (Ardèche), symbolisant le traitement en profondeur de l’actualité et l’analyse des grands enjeux de société ; l’Aiguille du Midi (Haute-Savoie) pour y aborder les enjeux climatiques, environnementaux et scientifiques au cœur des montagnes; l’Observatoire des Hautes-Alpes,pour évoquer lapédagogie, ales grands débats sur l’éducation et la connaissance.

Changements à la tête de la NRCO
La Correspondance de la Presse a révélé le 17 septembre de nombreux changements en tête de l’organigramme de NRCO (la Nouvelle République du Centre Ouest). Luc Bourrianne devient directeur de la rédaction, en lieu et place de Christophe Hérigault, qui a quitté le groupe. M. Bourrianne, présent depuis 2022 dans le titre et jusque là rédacteur en chef, est remplacé à ce poste par Delphine Noyon, qui était rédactrice en chef adjointe ne charge du digital. Enfin, Anthony Leduc, secrétaire général de la rédaction, devra également s’occuper de l’innovation technologique.
A lire : les rapports entre presse locale et influenceurs
L’excellent magazine digital La revue des médias, éditée par l’Institut national de l’audiovisuel, vient de publier un article sur les relations entre les rédactions de presse locale, principalement en PQR, et le monde des influenceurs et créateurs de contenus. Les premiers ont en effet de plus besoin des seconds pour accroître leur audience et réussir à parler à des publics aujourd’hui plus enclins à consulter les médias sociaux que les sites d’information… A consulter ici.
Novo 19 part à la rencontre de son public

Jusqu’au 4 octobre, Novo 19, la nouvelle chaîne TNT créée par SIPA Ouest France, sillonne les routes de l’Hexagone et principalement étape les Hauts-de-France, l’Île-de-France, la Bourgogne, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et bien sûr la Bretagne. Le but : faire découvrir ce nouveau canal aux Français, aidés pour cela par des influenceurs locaux.
La tournée de la plateforme : Paris le 21 septembre, Épernay le 23 septembre, Dijon le 25 septembre, Lyon le 26 septembre, Grau du Roi le 28 septembre, Gruissan le 29 septembre, Toulouse le 30 septembre, Cahors le 1er octobre, Laval le 3 octobre et enfin Rennes le 4 octobre.
Une nouvelle télé locale en Guyane
Le groupe InfoGuyane, qui possède depuis une dizaine d’années Radio Péyi, a décidé d’ajouter des images au son, en lançant depuis le 15 septembre une nouvelle télévision locale, disponible notamment sur le bouquet Canal + ou directement sur le site web. Deux médias pour « une même philosophie« , explique Gilles Vernet, le dirigeant, sur RCI. « Il s’agit de donner la parole au pays et valoriser nos réalités. Mais chacun le fera à sa manière : la radio garde sa réactivité, sa spontanéité, sa proximité, tandis que la télévision offrira plus d’images, de reportages, de temps forts visuels. L’idée, c’est une vraie complémentarité. » Une dizaine de salariés ont été embauchés pour cette nouvelle chaîne, dont deux journalistes. Jusqu’à présent, le département français d’Amérique du Sud ne comptait qu’une seule télévision locale, la 1re, déclinaison guyanaise de France Télévisions.