1. Débrancher le pilote automatique du papier
Le print était le maître des horloges », rappelle François Sapy. À la Tribune de Lyon, jeune journal fondé en 2005, la question de la cohabitation entre papier et numérique a été posée d’emblée. Longtemps, le tempo a été donné par le rythme du bouclage papier, qui dictait l’organisation des journées et les priorités de la rédaction. Mais il y a dix ans, un premier pas décisif a été franchi avec la mise en place d’un planning web, une feuille de route pensée pour le numérique, et non plus comme une simple déclinaison du print.
2. Se doter d’un outil pour passer du web au papier
En 2024, l’arrivée du logiciel éditorial CX Fusion a marqué un tournant technique et symbolique : désormais, tous les contenus sont publiés d’abord sur le web, puis adaptés pour le print. « Cet outil était nécessaire car on était dépendants du papier », explique le journaliste. En plaçant le numérique en priorité numéro une, le journal acquiert une meilleure agilité et publie de manière plus réactive », explique François Sapy.
3. Quels résultats ?
Cette transition impose une remise en question profonde de la maquette, des formats et de l’écriture. Un premier pas vers l’abandon du print. Résultat : une audience « mieux identifiée », une production « plus fluide » et une économie « notable » à partir du 15 juin prochain avec la suppression des postes de graphistes. Reste un défi de taille : les réseaux sociaux. « C’est un vrai sujet : est-ce qu’on y met des articles ou du marketing pour attirer des annonceurs ? », interroge-t-il.
La Tribune de Lyon poursuit donc sa mue, en gardant un cap clair : désacraliser le papier pour « libérer » le numérique. L’atelier débutera sur les coups de 16 h 10 et durera quinze minutes.