Depuis le Covid, les gens ont changé leurs habitudes. Encore plus qu’avant, internet apporte de l’info auprès des lecteurs, c’est une nouvelle manière de s’informer », constate Olivier Durand, le responsable des ventes du groupe Publihebdos. Une problématique qui en entraîne une autre puisque, comme la directrice adjointe de l’Alliance de la presse d’information générale Patricia Panzani l’affirme : « On a perdu un quart des points de ventes en dix ans sur l’ensemble du territoire français. C’est un problème majeur. »
Les ventes au numéro ont ainsi chuté de 8 % l’année passée au niveau national alors que les abonnements ont tendance à stagner, aux alentours de 0,8%. « On a perdu seulement 0,3 % d’abonnement au sein du groupe, reconnaît d’ailleurs Olivier Durand, donc c’est plutôt positif.» Le ratio entre vente au numéro et abonnement est toutefois difficile à estimer. « Il y a d’énormes disparités selon les titres, liées à la qualité de diffusion et au portage, explique Olivier Durand. Il est donc très difficile de donner une tendance. »
Tisser un maillage
Les ventes restent réellement dépendantes de leurs territoires et de l’implantation de l’hebdo. « C’est assez disparate, la Bretagne souffre beaucoup pour les ventes au numéro par exemple », constate le responsable des ventes de Publihebdos. En cause : la fermeture de nombreux lieux de vente traditionnels. Pour contrebalancer cela, le maillage au niveau des commerces locaux est sur toutes les lèvres : « Il faut avoir une présence partout sur son territoire pour que l’information locale reste dans les modes de consommation », propose Patricia Panzani. Sur certains territoires, les titres ont déjà lancé le processus : « On a déjà investi des magasins de sport, des coiffeurs, des boucheries et des solderies depuis quelques années », souligne Olivier Durand. Pour accélérer les choses, 17 responsables de vente dynamisent les 77 titres du groupe Publihebdos.
Si la part belle est faite à la recherche de diffuseurs, il convient aussi de garder certains fondamentaux. « Les affichettes, les relations avec les diffuseurs et le positionnement dans le commerce restent les clés essentielles pour attirer le lecteur », constate Olivier Durand. Un travail à mettre en relation avec celui de la rédaction. « Pour vendre un produit il faut qu’il soit de qualité, qu’il réponde à un besoin et qu’il intéresse les lecteurs en étant en adéquation avec ses attentes », conclut Patricia Panzani.