Le couperet est tombé. Mardi 30 janvier, le tribunal de commerce de Montauban a acté la cession de la brasserie Bibent pour 2,4 millions d’euros à la Dépêche du Midi et Esprit Pergo. Ancienne propriété de Thierry Oldak dans laquelle le chef Christian Constant avait pris les rênes en 2010, l’établissement était placé en redressement judiciaire depuis le 11 septembre.
Situé place du Capitole à Toulouse, le restaurant avait vu son avenir s’assombrir ces derniers mois. Pas question pour autant d’abandonner ce lieu devenu au fil des ans une véritable institution, pour la Dépêche du Midi. Aussi, le quotidien dirigé par la famille Baylet a voulu saisir cette opportunité et a sauté sur l’occasion de s’offrir le lieu emblématique. Déjà, il y a la volonté « d’avoir un point de restauration pour diffuser des matchs de rugby. » C’était en effet un objectif depuis longtemps pour le quotidien et sa filiale Midi Olympique, explique Gil Bousquet, journaliste à la rédaction locale de Toulouse.
« On souhaitait prolonger son expertise autour de brasseries ouvertes dans les villes rugbystiques mais le projet n’avait pas pu se concrétiser jusqu’alors ». Alors, la liquidation judicaire du Bibent est apparue presque comme une aubaine pour la Dépêche. D’abord pour sauvegarder les emplois des 43 salariés. Mais aussi pour développer la brasserie et en faire un lieu culturel.
Organisation d’événements
Que la fidèle clientèle du Bibent se rassure ! La brasserie va bel et bien continuer son activité principale de restauration. Associé à Thomas Fantini, président d’Esprit Pergo, un groupe de restauration toulousain, la Dépêche fait confiance à un restaurateur chargé de refaire la carte. « Il n’y a pas d’interruption » avec une ouverture tous les jours explique Gil Bousquet.
Mais au delà, l’idée, c’est aussi « d’utiliser la brasserie pour faire de l’évènementiel ». Donc créer des évènements, organiser des soirées de sorte à pouvoir accueillir et réunir un maximum de personnes autour de débats et d’animations par exemple. « Peut-être celà peut devenir aussi un lieu de rencontre avec nos lecteurs » ajoute le journaliste.
Un avenir pour l’institution toulousaine fondée en 1861 qui rappelle forcément la très belle histoire en matière de diversification réalisée par les voisins languedociens de la Gazette de Montpellier. Depuis 2015, l’hebdo possède lui aussi son lieu convivial, très loin du monde de la presse, avec le Gazette café. Une vraie réussite pour le titre de Pierre Serres, le fondateur de la Gazette, en matière d’animation de la ville mais aussi de diversification de ses activités. En espérant que la brasserie toulousaine suive le même chemin…
