Titre national, trimestriel et indépendant, Village Magazine fête son 30e anniversaire cette année. Pour Sylvie Le Calvez, directrice de publication, les campagnes évoluent.
« Le plein d’énergies positives » est votre devise. Comment écrivez-vous les territoires ruraux ?
Sylvie Le Calvez : Le côté terroir, ce n’est pas notre ligne éditoriale. Nous essayons de nous faire l’écho des initiatives positives, innovantes, originales qui émergent dans les territoires. Nous souhaitons montrer des pistes de ce qui se fait et ce qu’il est possible de vivre dans les campagnes. Nous ne disons pas « c’est génial », nous montrons aussi les difficultés. Village magazine est un titre de développement écologique, social et solidaire local.
Comment sont choisies les initiatives ?
Les papiers sont déterminés au moins un an avant, il y a un aspect saisonnier. Nous avons, à peu près, un journaliste pigiste par région. Ils peuvent nous faire 30 propositions en plus de celles des lecteurs et de nos idées à la rédaction. Nous gardons environ un sujet sur trois ou un sur quatre. Les initiatives que nous présentons doivent être innovantes, respectueuses des hommes et de l’environnement. Qu’elles soient publiques ou privées nous est égal. Par contre, si ce n’est pas un minimum transposable, cela ne nous intéresse pas.
En 30 ans, quels changements avez-vous observé dans les territoires ruraux ?
Nous remarquons de plus en plus d’installations dans les territoires. Les petites villes ont le vent en poupe (voir p.48). Même si certaines campagnes sont en difficultés, l’image globale de la campagne est valorisée. Certains citadins sont venus s’installer à la campagne, en partie grâce à nous. Ils représentent 15 à 20 % de notre lectorat. Depuis quelques années, nous observons un retour à des projets collectifs. Des tiers-lieux, fablabs, repair café, espaces de co-working ou des installations collectives en agriculture se montent. Nous en parlons dans le magazine. Il y a un vrai besoin de créer ensemble.